LA MEGALOPOLE JAPONAISE

 

  Introduction

 

I. La mégalopole concentre la puissance du Japon

 

II. Un espace multipolaire dominé par Tokyo

 

     III. Les difficultés de la concentration et les risques naturels

 

          Conclusion

 

Exercice 1
Exercice 2
Exercice 3
Exercice 4
Exercice 5
Exercice 6
Documents type examen DAEU

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

            Introduction :

 

Le terme de mégalopole désigne à la fois une urbanisation continue sur plusieurs centaines de kilomètres et une exceptionnelle concentration de pouvoirs fortement intégrés à l’espace mondial. On en compte trois dans le monde dont une au Japon, élément essentiel de la puissance de ce pays en Asie orientale et dans le monde.

On peut se demander en quoi l’organisation de ce territoire et ses dynamiques récentes témoignent de sa fonction de centre d’impulsion exerçant un rayonnement à l’échelle du monde, de l’Asie orientale et du Japon.

La première partie traitera des phénomènes de concentration des villes, des réseaux, des aires de production. La seconde montrera que cette mégalopole est un espace multipolaire dominé par Tokyo. Une troisième partie s’intéressera aux défis posés par la concentration dans un territoire où les risques naturels sont bien réels.

 

 

I.    La mégalopole concentre la puissance du Japon

 

Dans un cadre marqué par l’insularité et l’exiguïté, la mégalopole japonaise se présente comme un centre majeur de l’espace mondial.

 

 

     1. Un chapelet d’aires urbaines et une forte métropolisation

 

 

La mégalopole est un ensemble constitué de plusieurs agglomérations, assez proches pour former une gigantesque conurbation qui de Tokyo à Fukuoka s’étire sur plus de 1000 kilomètres le long du littoral du Pacifique. Elle est large de 10 à 50 kilomètres par endroits. L’urbanisation est quasi continue, les espaces verts, l’agriculture périurbaine comblent les interstices. Avec 100 millions d’habitants, la mégalopole concentre 84 % de la population japonaise. Les densités sont donc élevées, 1500 hab/km2 en moyenne, parfois bien plus. Le peuplement est ancien et a progressé depuis les côtes de la mer intérieure qui a fonctionné comme un axe de pénétration.

Trois aires urbaines s’individualisent :

-celle du Kantô autour de Tôkyô, l’aire urbaine la plus peuplée de la planète avec plus de 31 millions d’habitants.

-celle du Tôkai autour de Nagoya avec 14 millions d’habitants.

- la conurbation tripolaire du Kansai autour d’Ôsaka, Kôbe, Kyoto avec 20 millions d’habitants

 Les agglomérations de Tôkyô, d’ Ôsaka, de Nagoya sont des mégapoles. Elles représentent plus d’une cinquantaine de millions d’habitants, soit un japonais sur quatre sur moins de 6% du territoire national

Kantô, Tôkai et Kansai constituent la mégalopole originelle, celle dite du Tokaïdo.

Vers l’ouest la mégalopole s’étend progressivement débordant sur l’île de Kyushu jusqu’à Fukuoka. Le peuplement est moindre par rapport au Tokaïdo, les agglomérations plus modestes. Okoyama, Hiroshima, Kitakyushu, Fukuoka, Himeji tournent autour du million d’habitants. C’est la mégalopole de Sanyo.

 Toutes présentent le visage de la modernité comme en témoigne leurs centres d’affaires qui ont tendance à se multiplier : banques, assurances, bourses, sièges sociaux, filiales de grands groupes étrangers, services aux entreprises, hôtels internationaux mais aussi foires, salons, universités témoignent d’une intense métropolisation qui contribue à dilater leur zone d’influence bien au-delà du territoire national. Tôkyô, dans une bien moindre mesure Ôsaka, sont des villes mondiales ou globales.

 

     2. Une juxtaposition d’aires de production sur un littoral totalement artificialisé.

 La mégalopole concentre 75% de l’activité industrielle d’un pays qui est la deuxième puissance industrielle du monde. 

 

- L’industrie lourde avec la chimie, la sidérurgie, les raffineries, les chantiers navals occupent les rivages en relation avec l’importation de matières premières dont le Japon est chichement dotées. Fleurons de la Haute croissance, seulement en partie délocalisées, elles marquent fortement le paysage. Les combinats ont nécessité la construction de terre- pleins et d’îles artificielles.

 

 

 

- Les industries de transformation et d’équipement (sauf les chantiers navals) occupent une deuxième bande : automobile, mécanique, textile, électronique qui profitent d’une main d’œuvre nombreuse et qualifiée.

 

- En bordure ou en périphérie de la mégalopole se trouvent les parcs technologiques et les cités scientifiques en relation avec les universités. Les plus célèbres sont Tsukuba à 60 km de Tôkyô, Kansai dans la banlieue d’Ôsaka, sendai au Nord. La plupart se sont développées suite au plan technopolis   (1983-1994) et contribuent à faire du Japon un leader des NTIC.

 

La saturation de l’espace côtier et la moindre nécessité de se trouver en bord de mer expliquent la localisation des technopoles qui privilégie l’arrière-pays et contribue à l’extension de la mégalopole qui en investissant l’espace rural devient une métapole.

 

 

On observe une redistribution des activités. Des délocalisations vers l’Asie orientale, les « dragons » d’abord puis les « bébés tigres », la Chine ensuite. Mais aussi une redistribution, un redéploiement à l’intérieur de l’archipel, vers le nord, le Sendai et l’ouest vers Kyushu.

Cette redistribution est favorisée par la qualité des moyens de transport.

 

Ces localisations largement littorales témoignent de la stratégie économique japonaise basée sur l’importation des matières premières et l’exportation de produits finis de plus en plus élaborés pour le marché mondial. On parle dans ce cas d’extraversion.

  

      3. Des réseaux parfaitement articulés témoignant d’une grande maîtrise de l’espace.

  Des réseaux puissants, variés permettant l’articulation des lieux à différentes échelles, assurent la fluidité de l’espace.

 L’espace de la mégalopole est parcouru de flux de toute nature ; migrations pendulaires, internationales, matières premières, produits manufacturés, capitaux, informations.

 - La puissance des infrastructures portuaires et aéroportuaires témoigne de la fonction d’interface de la mégalopole. Des ports spécialisés et modernes (le Japon a mis au point la technique de la conteneurisation) mettent en relation le Japon avec l’Asie orientale et le monde. Quatre ensembles concentrent les ¾ du trafic : les baies de Tokyo, d’Osaka-Kobé, de Nagoya, de Kyta-kyushu. Les trafics sont énormes.

Deux aéroports internationaux ; Haneda et Narita à Tôkyô et l’aéroport international du Kansai à Ôsaka jouent le rôle de hubs.

L’ampleur des flux expliquent l’importance des ces infrastructures. Ceux avec l’Asie orientale, les « dragons», puis les « bébés tigres », la Chine plus récemment dans le cadre des délocalisations et des importations de matières premières et de sources d’énergie. Mais le Japon réalise aussi plus de la moitié de ses échanges avec le reste du monde. La façade pacifique est bien celle du Japon de « l’endroit », l’interface majeure donc.

 

-Le Shinkansen, premier TGV au monde (1964), autoroutes ponts, tunnels assurent les connections entre les différentes aires urbaines de la mégalopole et l’intègrent au reste du territoire national. Un TLM reliant Tôkyô à Ôsaka est à l’étude. La vitesse atteindrait 500 km/h !

 

- Autoroutes urbaines, métropolitains permettent le fonctionnement interne des métropoles comme les migrations pendulaires.

 

 -Notons la place importante des réseaux d’informations par satellites et fibres optiques par lesquels transitent commandes, transactions financières, comptabilités….     Les villes de la mégalopole sont parmi les mieux équipées du monde.

 

     4. Un territoire en expansion

 La saturation de l’espace conduit à un prolongement vers l’île de Kyushu et vers le nord (Sendaï).

 Métropoles, espaces productifs de toute sorte, réseaux de communication performants font de la mégalopole à la fois le cœur du Japon, le pôle majeur d’une aire orientale en voie d’intégration et un centre d’impulsion de la Triade .

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